Pagne & Lépi
Le pagne et lépi d’Afrique
Le pagne et le lépi présentés dans mon site, sont des tissus qui proviennent de la Moyenne Guinée, un pays magnifique d’Afrique de l’Ouest dont son accès n’est pas facile. Ce type unique de tissu appelé un pagne et parfois un Lépi, cette désignation de Lépi provient uniquement de plusieurs pagnes cousus entrent eux. Le pagne quant à lui, il est un tissu en coton et à d’autres composants d’une bande 23 centimètres de largeur environ et sa longueur est bien plus importante qu’un Lépi, entre 10 et 15 mètres. Le Pagne, autre que dans sa façon ancestrale de conception et de sa pure originalité, il n’en reste pas moins qu’il s’agit d’un tissu traditionnel peul de la région Fouta Djalon, car le pagne de guinée représente et indique, selon le dessin brodé, la valeur traditionnelle de la communauté locale, certains motifs sont créés à l’occasion des événements importants et bien caractérisés d’une ethnie, d’une région ou d’une époque mémorable lointaine ou récente.
Dans certains villages des régions de la Moyenne Guinée, notamment dans celle de Labé, différents pagnes sont portés selon les moments importants d’une future vie d’épouse ou de mère dès la naissance d’un enfant de Dieu, la tradition de cette culture typique voudrait que l’on habille la nouvelle mariée par ce tissu Pagne. La Guinée est composée de quatre régions naturelles et selon ses coutumes régionales traditionnelles guinéennes, chaque ethnie, communauté et tribu à sa manière d’utiliser et de ritualiser les événements heureux de la vie et aux accompagnements vers les ancêtres. Autre usage du Pagne dans la tradition Peul, celui qui porte ce pagne est à l’abri de toute magie noire et ne pourra être atteint par le mal, pour cela que souvent les vrais fétiches sont réalisés en enveloppes d’un pagne traditionnel.
Lépi, sa couleur
L’indigo est la matière colorante bleue violacée, extraite à partir des feuilles et des tiges de l’indigotier sauvage ou cultivé que l’on trouve principalement dans les régions tropicales, ce qui est le cas en région Fouta Djalon. Cette technique est utilisée par les artisans teinturiers qui appellent ce procédé de teinture de tissus à l’indigo une «cuve». Le pigment d’indigo n’est pas soluble à l’eau, alors que pour pouvoir teindre les tissus, il faut le rendre soluble à l’aide de produits chimiques réducteurs ou de bactéries réductrices lors des fermentations. La forme réduite de l’indigo est hydrosoluble et presque incolore ; elle est pour cette raison nommée indigo blanc. Son hydrosolubilité la rend alors capable d’imprégner en profondeur les fibres. Pour teindre un tissu, on le met à tremper dans la cuve et lorsqu’on le sort, on s’aperçoit qu’il est d’une couleur jaune verdâtre, mais bien que si on l’accroche à sécher sur un fil à linge, on le voit dans un laps de temps assez court, par l’oxydation, verdir puis bleuir au contact de l’air lui donnant cette belle couleur indigo.
La méthode d’une cuve naturelle demande beaucoup de temps pour sa préparation, un soin particulier et quotidien pendant plusieurs semaines. La réduction se fait, selon le procédé de l’artisan à la fermentation bactérienne de la plante fraîche ou de l’indigo pulvérisé, dans un milieu alcalin obtenu en rajoutant de la potasse ou à parfois de la cendre au bain. On peut rajouter des substances sucrées comme du miel, des dattes ou de la mélasse, capables de se comporter en agents chimiques réducteurs. La cuve était légèrement chauffée à basse température, moins de 50 °C qui rend une facilité d’imprégnation au tissu. Cette technique ancestrale est encore utilisée en Guinée et au sud du Mali.